twilight zone...

Publié le par jeanphi

Ce matin, je corrigeais l’épreuve d’histoire-géographie des bep industriels et tertiaire. C’est une des parties de mon métier de prof qui ne déchaîne guère d’enthousiasme en mon for intérieur (qui préférerait rester au pieu, ce fainéant) parce que c’est, d’année en année, de plus en plus excruciating, je veux dire, insupportable. Je ne sais plus si ça tient aux sujets indigents, sans réel rapport avec ce qu’on est censés apprendre aux élèves ; ou au mépris pour la discipline et ce qu’on leur demande des candidats ; ou encore à la lassitude, la chaleur, la flemme... J’y vais toujours en me disant que j’aurais de la chance de tomber sur une ou deux copies intéressantes au milieu de la quarantaine de copié-collés des documents proposés. Mais bon, hein, c’est le taf qui veut ça, alors en avant soldat, et silence dans les rangs.
Ce matin, pourtant, ça a été différent. Oh, certes pas en raison du niveau des copies que j’ai corrigées. Non. Définitivement non. Et encore dommage. Non, ça a à voir avec les personnes avec lesquelles j’ai travaillé. Pour une fois, en effet, nous étions un groupe relativement homogène en âge et en pratique, nous connaissant plutôt bien. Aucun collègue atrabilaire à quelques encablures de la retraite torchant ses copies et se barrant aussitôt après. Non. A l’inverse, le collègue désigné pour servir de “réserve” a proposé de rester pour corriger ave nous ! Du coup, à six au lieu de cinq, nous avons pu terminer avant midi ! !
Et ça, c’est une première, une de ses situations hors norme qui m’amène à remettre plein de choses en question, à repenser dans son intégralité ma définition de la Théorie du Grand Tout...
Co-voiturage oblige, c’est une collègue de mon bahut qui m’a amené ce matin. Comme elle devait ensuite passer à la Préfecture (carte grise à changer), on avait d’ores et déjà convenu de déjeuner à Auxerre. Mais, ayant fini plus tôt que prévu, nous nous sommes retrouvés, garés, à cinquante mètres de ladite institution, à midi moins cinq. Et là, l’impensable s’est produit : non seulement ne nous sommes pas fait jetés comme des malpropres, mais, qui plus est, les fonctionnaires ont fait diligence pour “contenter” ma collègue et nous sommes ressortis à midi sept avec le document administratif indispensable !
Je récapitule : un collègue se proposant de corriger des copies quand rien ne l’y oblige (et j’avais aussi oublié celui, chargé de notre groupe, annonçant qu’il se chargeait de rentrer toutes les notes tout seul...) et des fonctionnaires de préfecture acceptant de travailler quelques minutes avant et après leur pause de midi-treize heures trente.
Elle est pas belle la vie ?
Oui, je sais, moi aussi je l’attends le retour de manivelle...

ps : je ne résiste pas l'envie de vous envoyer chez Cohen pour y lire son dernier article excellent...

Publié dans ma vie - mon oeuvre...

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Commenter cet article
J
carole > pas du tout, mais alors pas du tout du tout...
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C
tu parles le batave....
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F
moralité :ne jamais remettre a plus tard ce qui peur être fait de suite !
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M
Diantre et re-diantre ! Du vrai dézingage !
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