gendarmes et voleurs...

Publié le 2 mai 2006 par jeanphi

Désolé du retard dans la livraison, mais entre la reprise des cours et le retour du soleil je n'ai plus su où mettre la tête.
Cette image est tiré de INSIDE MAN,Spike Lee.
Mettant en scène principalement son acteur fétiche, Denzel Washington, mais aussi Chewitel Ejiofor, Jodie Foster et Clive Owen, c'est film choral, à l'efficacité frisant le classicisme par sa maîtrise et magnifié par l'une des plus entêtantes compositions de Terence Blanchard. le dernier et très très réussi film de

Parler des films de Spike Lee sans évoquer la musique de Blanchard serait en effet un non-sens tant les premiers ne pourraient exister sans les seconds.
Film policier apparemment banal(un braquage de banque qui tourne à la prise d'otage), INSIDE MAN est bien davantage que ça. Thriller psychologique jouant sur les nerfs et la perspicacité du spectateur comme dans les films de David Mamet, c'est aussi, quoique moins ostensiblement, un film sur la place des Afro-Américains dans la société étasunienne ; c'est ainsi que les deux policiers en charge, mais l'un d'eux est soupçonné d'être un ripou, sont deux noirs qui, tout au long du film butent avec le sourire contre les velléités de Blancs voulant les remettre à leur place.
Denzel Washington, au meilleur de sa forme, incarne un vieux briscard, un chat matois et rieur qui ne s'en laisse pas compter tandis que Chiwetel Ejiofor, que j'avais adoré dans SERENITY, joue son partenaire avec une retenue toute britannique. Les autres personnages, sans oublier la ville de New-York elle-même, sont tous impeccablement écrits et interprétés, qu'il s'agisse de l'excellent Clive Owen, ou de Jodie Foster jouant un personnage de garce absolue.
J'aurais pu illustrer cette note d'une image tirée de PTU, le dernier sorti en dvd du moins, film du prolifique Johnnie To.
Remercions Asian Stars et son patron, le sémillant Jean-Pierre Dionnet de nous offrir la possibilité de continuer à creuser cette ornière cinéphilique si précieuse qu'est la filmographie du dernier monstre sacré de Hong Kong.
Si PTU n'est pas aussi agité et convulsif que BREAKING NEWS, il n'en est pas moins une réussite absolue. Tourné sur près de trois années, le dimanche entre deux heures et six heures du matin, seules heures auxquelles ferment les commerces de Hong Kong, PTU décrit, quelques heures d'une nuit au cours de laquelle différents personnages, flics et truands, mais aussi intrigants passants, vont se croiser, s'entraider, s'affronter, se jauger. Le film doit son titre à une unité de la police de Hong Kongt, la Police Tactical Unit dont on aurait du mal à trouver un équivalent français. Film, lui aussi, basé sur ses personnages, PTU fonctionne surtout grâce au talent de ses acteurs, au premier rang desquels il faut citer des vétérans tels que Lam Suet et Simon Yam. Mais la photographie, le sens du cadre et le rythme du montage nous renvoie, étrangement, comme le rappelle Dionnet dans son introduction au film, à celui de Michael Mann, COLLATERAL. Avec cette différence que le film de Mann était, quoique très réussi à sa manière, écrasé par la présence de Tom Cruise autour duquel le film gravitait. Chez To, chaque acteur a sa place et le film passe d'un centre de gravité à un autre, d'une séquence à l'autre, sans en négliger aucun.