amiages...

Publié le par jeanphi

Je me souviens qu’un temps, enfant, j’ai failli rentrer dans la manécanterie de Toulouse, les fameux Petits Chanteurs à la Croix Potencée. Je devais chanter à tue-tête et ma mère avait cru bon de m’amener là-bas, derrière la cathédrale St Étienne, pour voir s’ils ne pouvaient pas m’apprivoiser et m’apprendre à ne plus lui casser les oreilles. Or, ce jour-là, on lui expliqua que j’étais un rien trop jeune, d’un an ou deux (quel âge avais-je donc ? moins de dix ans dans mon souvenir, mais ça ne va pas plus loin). Ils lui dirent de revenir plus tard, si j’en avais toujours envie (oui, comme ces bœufs destinés au sacrifice rituel dans l’antiquité grecque et sur la tête desquels on versait de l’eau pour que, bougeant la tête, ils manifestent leur désir de participer à leur abattage, j’avais dis oui à la chorale). Le fait est que, plus tard, mon envie de chanter en chœur les gloires du Seigneur, avait fondu comme neige au soleil.
Ce qui m’amène à un autre fait sans importance : Fred, te souviens-tu de cet hiver (quel âge avions-nous alors ?) où l’eau du canal du Midi avait gelé et où, pris d’un de ces élans enfantins que je n’ai retrouvé que dans Stand By Me (le beau film de Reiner avec River Phœnix, adapté de la nouvelle “Le cadavre” de Stephen King que l’on retrouve dans son recueil, Différentes saisons), nous avions décidé de le traverser à pied à la hauteur de la passerelle du port St Sauveur ? Ce fut à qui poserait le premier le pied sur la glace tandis que l’autre (toi ? moi ?) l’encourageait en lui disant que si la glace cédait, avec la température de l’eau, il allait mourir gelé ! (comme si nous étions en Alaska...) Nous traversâmes donc, restant quelques secondes sous la passerelle, pour le fun de l’avoir fait...
Ce sont ce genre de souvenirs qui font des amitiés. Si je n’avais pas changé d’avis, peut-être t’aurais-je rencontré plus tôt François, bien avant St Jude. Nous aurions partagé l’aube, les tournées, et tout le tremblement. Mais non, je n’ai jamais été un choriste ni un enfant de chœur, et il a fallu attendre les années de lycée pour nous découvrir des points communs. Tant mieux peut-être car je ne regrette pas de ne pas avoir été un de ces enfants chanteurs qu’on exhibe désormais depuis le succès du film-que-vous-savez. Et puis, moi, je n’ai pas attendu que de jeunes filles mouillent leur culotte en écoutant un blondin pour comprendre ce qu’il pouvait y avoir de magique dans un chœur d’enfants. Il a simplement fallu, en son temps, que je te vois, François, en diriger. Ne t’arrête jamais.
On se voit à Toulouse, d’accord ?

ps hors sujet : pour tous ceux qui s’extasient sur la pétillante croissance chinoise, je vous encourage à lire l’anecdote de Pierre Haski, le correspondant de Libé en Chine. Pareil, sans vouloir donner l’impression de faire de la pub éhontée pour les blogs du journal, lisez le dernier article de Pascal Riché, un des deux correspondants aux Etats-Unis.

Publié dans born (in) toulouse...

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F
Je me souviens...<br /> Dans une autre dimension, une "zone morte", Christopher Walken aurait pu aussi nous prédire la glace brisée, l'hypothermie, et la mort par noyade...<br /> Mais en ce temps là, la "Force" était avec nous!
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