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 | Feu follet frappadingue, Wes Anderson a réussi, en une poignée de films tous plus barrés les uns que les autres (1), à se forger une réputation de petit génie imprévisible et fantasque. Après avoir revisité à sa manière le film policier (BOTTLE ROCKET), pour d’ados (RUSHMORE ), familial (THE ROYAL TENEMBAUMS), Wes Anderson s’est attaqué au documentaire océanographique (rendant hommage à Jacques Cousteau en personne) avec THE LIFE AQUATIC WITH STEVE ZISSOU. Cela dit, on a rien dit mais, fidèle en cela à des années d’expérience durement acquises, je ne vous en raconterai pas l’histoire pour ne pas faire ombrage un seul instant aux délices de ce film qui fait du bien partout, des yeux aux oreilles en passant par le ventre. Petit retour en arrière cependant, sur les autres films de Wes Anderson avant de revenir sur icelui. Mon premier Anderson fut RUSHMORE (2). Écrit avec Owen Wilson comme son précédent, le film démontrait magistralement le talent de ce jeune homme pour faire vivre des personnages lunaires immédiatement |
| sympathiques et avec lesquels on a ensuite envie de continuer à vivre. Quand j’ai vu RUSHMORE j’ai eu cette impression de déjà-vu, comme si je revoyais un film qui avait bercé mon enfance, comme si je revenais dans l’appartement où j’ai failli mettre le feu enfant... (3) Ou comme si j'enfilais une paire de lunettes, pile à ma vue, qui ne font pas mal, ni aux lobes ni à l’arête du nez. Et puis j’ai ri, mais ri, aux frasques du jeune héros foutraque interprété par Jason Schwartzman et de sa vaine lutte avec Bill MurrayLuke Wilson Mon deuxième Anderson fut pour les beaux yeux d’Olivia Williams. Comme dans son premier film, on y croisait déjà le frère d’Owen, THE ROYAL TENEMBAUMS (4). Toujours coécrit avec Owen Wilson, THE ROYAL TENEMBAUMS réunissait à nouveau les deux frères Wilson, l’impayable Ben Stiller, les génialissimes Gene Hackman et Danny Glover dans leurs meilleurs rôles, mais aussi, déjà, Angelica Huston. On y croisait aussi Bill Murray marié à Gwyneth Paltrow. encore plus alambiqué que le précédent, THE ROYAL TENEMBAUMS est aux films familiaux ce que la pêche à la dynamite est à la pêche à la ligne : un chamboulement des paradigmes à l’humour communicatif. Irrésistible, délicieusement mis en musique par Mark Mothersbaugh, c’est le film à voir et revoir dès que le temps se fait moins chaleureux et l’humeur plus vagabonde. Enfin il y a, dans une édition dvd particulièrement réussie, THE LIFE AQUATIC WITH STEVE ZISSOU. Premier film non écrit avec Owen Wilson auquel il accorde cependant un rôle proéminent aux côtés du Supercalifragilisticexpialidocious Bill Murray. Tourné à Cinecitta, le film est d’une tonalité plus mélancolique mais les moments où l’on rit n’en sont que meilleurs. Wes Anderson a intronisé de nouveaux adeptes en y intégrant Willem Dafoe (lui aussi, peut s’arrêter, maintenant qu’il a joué ce rôle), Cate Blanchett, Jeff Goldblum et, plus curieusement, Seu Jorge qui joue l’un des membres du Team Zissou et chante aussi, reprenant des morceaux de Bowie avec une délicatesse inouïe (5). J’avais écrit mon premier texte sur ce blog après avoir vu THE LIFE AQUATIC WITH STEVE ZISSOU en salle (et domrod, comme toujours, avait su trouver le moyen de caféiser le tout) et, six mois après, l’émotion ressentie hier soir me confirme dans l’idée que Wes Anderson est l’un de mes réalisateurs de cinéma préféré. (1) je n’ai, et oui, ça arrive, pas vu son premier film, BOTTLE ROCKET... (2) et je chéris ma version enregistrée en hertzien sur une vhs fatiguée car le film n’est toujours pas sorti en dvd... (3) un jour je vous parlerai de comment je suis passé de apprenti-pyromane enfant à pompier dans l’armée de l’air... (4) et, quoique le film soit sorti en dvd, j’attends toujours qu’un éditeur français se décide à en sortir une version décente avec des bonus... (5) désolé, je n'ai pas d'exemple à vous faire entendre mais si vous ne le connaissez pas, écoutez donc ça... |