travail de deuil
 | Hier matin, au lieu de tenter de prolonger une grasse matinée en dépit du tracto-pelle qui laboure le trottoir devant chez moi avec la constance d'un hardeur, j'ai été avec un ami chez le carrossier où, depuis lundi, ma twingo repose. Si l'endroit n'est pas appelé à devenir son ultime résidence (et comme les cimetières que je fuis, je n'irai pas dans la casse où elle finira), il est cependant, dans l'état actuel des choses, l'équivalent d'une morgue. Il fallait que je récupère les papiers, les clefs et les effets que j'y avais oublié. C'est fou ce qu'on peut, en permanence, laisser dans sa voiture, sans se dire qu'un jour il faudra bien la vider. Comme un poisson. Ou un gibier. Ou encore un cadavre que l'on détrousse, piteusement, en entassant tous ces menus objets dans des sachets à l'enseigne de grandes surfaces... |
| Je ne sais pas si cela va m'aider à faire mon deuil de ma twingo, mais ça m'a donné une sale impression et laissé un drôle de goût dans la bouche. Heureusement que je n'étais pas seul. Merci encore Dom ! Comme je ne suis pas à une ironie du sort près (pour mémoire, je venais, il y a moins de trois semaines, de faire faire le contrôle technique), je suis tombé, alors que je m'apprêtais à quitter la carrosserie, sur le commercial qui, il y a de cela bientôt huit ans, m'avait vendu la twingo. Un signe, encore ? |