no country for old men (4)
Il est probable que lorsque j'aurai acheté NO COUNTRY FOR OLD MEN des frères Cohen je me fendrai à nouveau d'un billet ; après tout, j'en avais bien fait trois là, puis là et enfin là) juste après l'avoir découvert en salle ! ça n'avait alors rien d'exceptionnel étant donné le choc que ça avait été. Mais bon, maintenant que je sais qu'il est sorti, il n'y a rien qui presse, hormis le fait de le voir enfin en version originale. |
il n'en va pas tout à fait de même pour le THERE WILL BE BLOOD de Paul Thomas Anderson que j'avais vu à Toulouse mais dont je n'avais pas eu l'occasion de vous parler depuis. Un peu comme les Cohen adaptant un roman de Cormack McCarty, Anderson a lui écrit puis réalisé son film à partir de celui d'Upton Sinclair. Comme un grand. Et ce n'est pas qu'une manière de parler de ce petit génie de seulement 38 ans qui en quelques films s'est rendu aussi proéminent et respecté qu'un Wes Anderson par exemple. Son film, âpre et sec, laisse au spectateur un goût indéfini dans la bouche, une sensation qui n'est pas sans évoquer une forme de gueûle de bois, voire une sortie de fièvre après plusieurs jours de lit forcés. La première séquence à cet égard, est l'exemple même de la beauté et de la sécheresse du film. Quasi silencieuse, sans musique, elle nous montre Daniel Day Lewis (immense, y a pas d'autre mot) creusant un filon, seul, se blessant mais persistant. Tout est alors mis en place et soit on veut connaître la suite, soit on est totalement désorienté. Car ce n'est pas la suite, en particulier la musique éreintante, les personnages désespérants, le contexte inhumain, qui facilitent l'empathie. C'est juste un très grand film, long en bouche, qu'il faut ensuite déguster et digérer. |