dans les cordes...

Publié le par jeanphi

Après le choc MILLION DOLLAR BABY (qu’il faut digérer tranquillement), l’après-midi s’est étiré, comme en automne (les eaux de Mars étant enfin là), sur fond de café, de thé, et de conversations.
Je repense à l’une d’elles portant sur une série de reportages diffusés par Arte sur la théorie des cordes. C’est un sujet fascinant, pour peu qu’on possède des embryons de connaissance en physique quantique ou que l’on soit porté sur la science-fiction. A suivre en tout cas, pour le jour où l’on établira, qui sait, avec certitude, l’existence de mondes parallèles...
Je viens de lire la critique du film d’Eastwood écrite pour Charlie Hebdo par Jean-Baptiste Thoret.
J’attends toujours d’avoir vu le film avant de découvrir ce qu’ont pu en dire les critiques dont j’apprécie les mots. Thoret fait partie de ceux-là :
Chez Eastwood, la filiation n’est pas donnée mais se conquiert, ce qui, incidemment, permet de saisir quelque chose de ce qu’on appelle, souvent à tort, le classicisme,, tant il est vrai que celui-ci n’est pas un état mais une dynamique, une limite mais un horizon. Tel est le petit secret que possède le grand Clint : viser un point mais, surtout, prendre soin de ne jamais l’atteindre.”

Et le point commun entre la théorie des cordes et le film d’Eastwood ?
Il est peut-être dans ce livre de John P. Carse, lu il y a seize ans de ça à la fac, Jeux finis, jeux infinis. Le pari métaphysique du joueur (Seuil, mais il semble qu’il soit épuisé).
L’auteur y expliquait qu’il existait deux sortes de jeu (et donc de joueurs) : l’un fini, réglé, axé sur le succès d’un objectif prédéterminé ; l’autre, infini, sans règles ou les changeant tout le temps, sans objectif ou le repoussant sans cesse. La recherche fondamentale en physique, dans sa volonté d’expliquer le monde s’apparente pour moi à un jeu infini exaltant car elle ne parviendra jamais à le faire et que c’est tant mieux. Le monde, l’univers se moque qu’on l’explique et que nous restera-t-il le jour où nous y serons parvenus.
Eastwood (qui aura soixante-quinze ans le 31 mai prochain) continue à jouer indéfiniment, remettant son titre, son physique, son image, ses idées, en jeu de film en film, n’étant jamais là où on l’attend, ne faisant pas où on voudrait qu’il fasse. Deux jeux infinis.
Quant à la métaphysique, c’est vous qui voyez...

Publié dans amènes pellicules...

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