les vacances c'est fait (aussi) pour lire...

Publié le par jifi

Tout au long de l'année scolaire je laisse s'empiler au pied de mon lit une floppée de livres, principalement de science-fiction que, faute de temps et d'énergie, je me réserve pour l'été. Il faut dire que lire en prenant son temps, au bord d'une piscine ou les pieds dans une herbe humide c'est autre chose que de parcourir une page avant de s'endormir comme une souche. N'oubliez pas la devinette !


A tout seigneur tout honneur, j'ai commencé mon été de SF en finissant Judas déchaîné de Peter F. Hamilton, le troisième tome du cycle de l'Etoile de Pandore. Je tiens Hamilton pour l'un des plus brillants auteurs de sa génération au même titre que Dan Simmons, Ian Banks, Peter Sawyer, Stephen Baxter ou Ben Bova ; la liste est loin d'être exhaustive mais ce sont là des auteurs que je peux relire sans me lasser et en découvrant à chaque fois quelque chose de nouveau ; enfin, je suis on ne peut plus conscient que je ne connais que leur version traduite mais même un traducteur prodigieux ne saurait embellir une prose pauvre.
Une bonne nouvelle pour ceux d'entre vous qui préfèrent attendre la sortie en poche des livres avant de les lire : les éditions Bragelonne ont créé une collection de poche particulièrement bien fichue, avec illustration, titre et mise en pages très réussies ; leur premier titre n'est autre que Pandore abusée, le premier tome du cycle ! je vous rappelle enfin que le cycle de L'aube de la nuit est édité en poche par Pocket qui a aussi Dragon déchu dans son catalogue.
En ce qui concerne Judas déchaîné je ne voudrais pas répéter bêtement mais comment, à nouveau, ne pas souligner l'excellence de sa trame narrative qui n'en finit pas de mêler des sous-intrigues sans nous perdre en chemin, la puissance évocatrice de ses descriptions, le souci de rendre chacun des personnages (et ô comme ils sont nombreux) vivant et crédible, sans oublier le fond, ce que je n'hésiterai pas à appeler la philosophie de son auteur.
La seule chose qui me navre (outre qu'une fois que j'aurai enfin lu le 4e tome c'en sera fini avec cette histoire) c'est que, à l'instar des auteurs cités ci-dessus et de leurs prédécesseurs, on va encore longtemps continuer à ne traiter Hamilton que comme un auteur de SF et non simplement de littérature...
J'ai ensuite attaqué avec appétit Invasion martienne de Paul McAuley. Ne vous (dé)fiez pas au titre marqueté qui n'est pas sans évoquer L'INVASION MARTIENNE de Tom Graeff, plus connu sous son titre original qui en dit long : TEENAGERS FROM OUTER SPACE (1959), l'un des plus terribles nanars de la SF au cinéma. Mais il est vrai que Mars est à la mode et que j'avais déjà bien aimé son Sable rouge qui combinait planète rouge et domination chinoise de ladite planète.
Il est difficile de résumer Invasion martienne sans dévoiler trop de ses aspects essentiels. Disons que cela implique beaucoup de botanique et de génétique, mais aussi de l'astronomie, que la course à l'espace se fait désormais entre Occidentaux sponsorisés par des firmes capitalistes et Chinois, et que, comme d'hab', nous courons droit à la catastrophe.
Roman épatant pour ne pas dire haletant, sans prétentions particulières, il lorgne davantage du côté de Mars de Ben Bova ou le Poussière de Lune de Stephen Baxter. Et ce n'est déjà pas si mal.
Enfin, j'ai entamé le cycle de l'Elévation de David Brin avec Jusqu'au coeur du soleil (Pocket). J'ai déjà parlé de Brin à propos de Au coeur de la comète, l'excellent roman qu'il a co-écrit avec Grégory Benford ; j'aurais aussi pu parler du Facteur.
Dans ce premier tome, Brin met en place un univers dans lequel, non seulement nous ne sommes pas seuls mais où, en outre, nous nous efforçons, via la génétique, d'élever des espèces (les cétacés et les chimpanzés) à la conscience et à la parole. C'est cet aspect qui nous vaut d'ailleurs d'entrer dans le club fermé des espèces intelligentes ayant amené d'autres espèces à la conscience. L'histoire s'intéresse, dans ce contexte à une idée insensée mais très séduisante : et si l'on construisait des engins capables de rentrer dans le soleil ? et si, à l'intérieur on découvrait qu'y vivait une espèce intelligente ? Racontée sous la forme d'une enquête policière donnnat la part belle à des rebondissements très surprenants, Jusqu'au coeur du soleil est d'un dépaysement total.
ps : alors que je baguenaudais dans les rayons de la Fnac à la recherche de livres qu'elle ne fut pas ma surprise en découvrant que L'Atalante avait enfin repris le flmabeau en publiant les deux premiers tomes de Chung Kuo de David Wingrove. Il s'agit en l'occurence d'un de ces actes manqués cruels dont je ne croyais jusque-là ne pouvoir m'en remettre qu'en m'attaquant à l'oeuvre en vo. Pourquoi ? parce que l'éditeur qui, en 2002, publia le premier tome, Florent Massot, disparut ensuite, laissant un certain nombre de lecteurs dans un désarroi profond.
Alors que ceux-là, s'ils ne le savaient pas encore, se rassurent : désormais, il faudra parler de Zhong Guo pour une question de traduction et L'Atalante promet de publier l'intégralité de la saga. Je n'ai pas pu attendre de relire le premier (ce que je vais faire avant la fin de l'été) tant il me tardait de découvrir si le second (La roue brisée) tenait ses promesses. Ce fut le cas et mieux encore. Ça aura décidément été un été chinois...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article