non-décisions...

La journée commencée dans la brume est-ce-vraiment-le-printemps-nière s’est terminée avec un soleil, doux et désabusé car annonciateur d’un long week-end mitigé.
J’entends que la Cour des Comptes vient de rendre un rapport accablant (paraît-il car moi je n’accable que mes élèves) sur Météo France. Soit disant qu’il y aurait trop de monde là-bas (je dis là-bas parce que le gros des troupes est à Toulouse) à ne rien foutre (ce qui est une belle connerie parce que j’ai déjà rencontré au moins une de leurs ingénieurs et qu’elle est très compétente et bosse avec des horaires dont personne ne voudrait) et à dilapider les fonds publics (même que c’est elle qui m’a obtenu, par amitié pour ma sœur, un autographe de Joël Collado !) alors que les subventions de l’Etat fondent comme les nappes phréatiques.
Et je parlais de ça pourquoi déjà ? Ah oui ! la brume s’est dissipée, le soleil est reviendu mais les élèves... ma foi, ils avaient la tronche dans ce qui leur tient lieu de rétroviseur à week-end prolongé, anticipant trois jours de non-travail appuyé et de crises de foie pas très laïques.
Quand je pense que des gens, y compris des syndicalistes, se sont émus de ce qu’une chaîne de grande distribution ouvre ses magasins un “vendredi saint” en Alsace-Moselle où, depuis 1892, c’est un jour férié. Ma foi, réfléchissons-y à cette histoire : la France, depuis la loi de séparation entre l’Eglise et l’Etat, est une république laïque et, mis à part dans ces régions à chemin entre Orient et Septentrion (c’est vendredi soir alors je fais pêter le lexique!) qui ont validé un Concordat leur accordant, entre autre, de foutre des crucifix dans les salles de classes de l’enseignement public, donc, mis à part là, c’est laïcité et tout le non-saint tremblement. Alors, qu’une chaîne de grande distribution décide de se faire trois thûnes en bénéficiant d’une clientèle de chalands (c’est férié, alors forcément les gens ont du temps), considérant que le but d’une telle entreprise est de se faire du pognon et que, d’autre part, personne ne pousse (oui, je vais le faire) des cris d’orfraies (ayé, c’est fait) quand ce type d’établissement ouvre les dimanches précédant Noël, je ne vois là rien de scandaleux. Tout à l’heure, dans le jité de france 3, un micro-parking (celui d’un magasin de l’enseigne vouée aux gémonies par les grenouilles de bénitier et la CFDT) : une dame d’un âge assez avancé pour être maquillé comme une 205 volée dans un parking mais encore alerte. Ce qu’elle en pensait au moment de pénétrer dans cette antre du consumérisme laïc ? Quelque chose comme (je cite de mémoire), “Je suis catholique mais je ne suis pas hypocrite. Je suis contre toutes les religions, n’importe lesquelles parce qu’elles sont toutes hypocrites.” Et bien ça a suffit à me rasséréner d’avoir perdu le bénéfice d’une après-midi ensoleillée en raison de vains rendez-vous avec les parents d’élèves je-m’en-foutistes (les élèves ! les parents eux sont impuissants).
Sinon, après l’avoir écouté hier dans “Charivari” (France Inter, 18h-19h) interviewé par Frédéric Bonnaud, j’ai lu avec admiration et inquiétude l’entretien de Jean Ziegler dans Libération. Il faut lire ce qu’il dit, ce qu’il écrit, et y réfléchir.
Je n’ai pas le cœur à parler de la mesure juste (mais insuffisante) que s’apprêtent à prendre les Sénateurs en mettant l’âge minimum du mariage des femmes à dix-huit ans pour empêcher (sic !) les mariages forcés des mineures. Il faut quand même rappeler qu’en France, ce petit pays aux mœurs libérales mais misogynes, les filles peuvent se marier à partir de quinze ans...
Moins grave, quelques liens vers des trucs qui me plaisent (j’ai décidé par solidarité avec Larcenet, de bannir le mot “sympa”) : un site sur les seconds couteaux du cinéma (cf. Stephen Tobolowsky), celui d’Apple sur le tournage de Sky Captain... (et le site japonais du film !), un site pour mixer les musiques et les sons des films de Bruce Lee, celui des auditions de Gorillaz.
Voilà pour aujourd’hui. A demain. Sous la pluie.