rip charlton heston...

Or donc, le vieux lion est mort à 84 ans en nous laissant une alternative simpliste sur les bras : considérer le comédien qu'il fut, la légende du grand écran qu'il incarna et qui l'a placé, de son vivant, au panthéon du cinéma, ou bien ne garder à l'esprit que l'avatar de John Wayne, le président de la NRA qui, en outre (ceci n'expliquant pas nécessairement cela), perdait la boule de puis 2002, époque où l'on avait diagnostiqué son Alzheimer. Pour ma part, je me refuse à choisir, mettant son penchant pour les armes sur le compte de l'âge et d'une société anxiogène, préférant dès lors garder en mémoire certains de ses films proéminents. Ainsi, Charlton Heston demeurera un flic mexicain dans TOUCH OF EVIL de Welles, assumant une dimension de paria qu'il retrouvera, paradoxalement, dans BEN-HUR en esclave juif devenu citoyen romain (belle métaphore de l'immigrant devenant Américain !), dans

PLANET OF THE APES en astronaute perdu dans un monde déshumanisé et dans THE OMEGA MAN. Dans chacun de ces films, il incarna un héros solitaire, pas toujours volontairement, en prise avec des puissances qui le dépassent, en apparence. De ces quatre-là, mon préféré reste le film de Sagal (image ci-dessus) car jamais il ne joua, à part dans SOYLENT GREEN un personnage aussi désespéré, aussi impuissant. Ces deux films, véritables stigmates d'anticipation des années 70, lui conférèrent une image d'anti-héros assez étonnante au vu de sa carrière et de ses idées mais qui contribuèrent à asseoir sa légende.
Enfin, parce que c'est un de mes films préférés et qu'il va bientôt redevenir d'actualité, j'ai une tendresse toute particulière pour, non pas sa participation à la saga télévisée de Dynasty, mais pour son rôle dans 55 DAYS AT PEKING.

ps : c'est hier soir que, alors que je sortais mes poubelles sous la pluie, que j'ai appris, de la bouche de son aide-ménagère, le décès de ma voisine d'en face. Ce n'était pas une légende oubliée du cinéma, mais je me sens cependant un peu triste. Et en plus, il neige : fichu printemps...

pps : au risque de me répéter, ce sont les vacances, alors je laisse ouvert le jeu d'hier...