déjà vu

Publié le par jeanphi

Il y a selon moi, une énigme Tony Scott que seule sa disparition, sa filmographie ainsi bouclée (mais y a rien qui presse !) permettra de comprendre. Propulsé dans les années 80 par le succès de TOP GUN, celui qu'on ne jugeait qu'à l'aune de son frère (Ridley) et de ses producteurs (feu) Don Simpson et Jerry Bruckheimer, fit une acrobatie au début des années 90 en réalisant TRUE ROMANCE sur un scénario de Tarantino. Il continua ensuite sur cette lancée toujours placée sous ces étranges auspices, CRIMSON TIDE étant un bon exemple : un film d'action dans un sous-marin, avec des dialogues faisant référence aux héros de comic books. Au passage, il remet au goût du jour un classique hollywoodien : le face à face de grandes gueules en opposant Gene Hackman et Denzel Washington ; il refera la même chose avec le même Hackman et Will Smith dans ENEMY OF THE STATE.
Puis, au début des années 2000, autre tournant : il refait MAN ON FIRE (film naguère réalisé par un Elie Chouraqui poussif ) avec un Denzel  étincelant de furie vengeresse après avoir, quelques années auparavant, redonné au film d'espionnage ses nouvelles lettres en réunissant Brad Pitt et Robert Redford dans SPY GAME. Les années qui suivent ne se ressemblent pas car il alterne alors les expérimentations visuelles avec plus ou moins de bonheur (DOMINO, AGENT ORANGE).
Enfin, DÉJA VU, semble marquer une pause, comme un calcul de temps intermédiaire dans une course de fond.
Et donc, en attendant son remake annoncé des WARRIORS de Walter Hill (film dont  Seung-wan Ryoo, le réalisateur de THE CITY OF VIOLENCE se réclame aussi), je ne peux que vous recommander ce croisement inattendu entre un thriller (un attentat terroriste et l'enquête pour identifier le poseur de bombe), une histoire d'amour (le témoin clé de l'enquête dont le héros tombe amoureux et fera tout pour la sauver) et un film de science-fiction (une machine pour remonter dans le temps...).
En effet, loin de céder (y compris dans l'explosion initiale) à une surenchère portant la marque Bruckheimer, Tony Scott a fait un film assez intimiste, replié autour de quelques personnages bien castés (Denzell of course, mais aussi Val Kilmer, Adam Goldberg, Matt Craven, la délicieuse Paula Patton...), donnant la part belle aux effets graphiques (l'exploration du passé) sans en faire des tonnes (on repense alors au MINORITY REPORT de Spielberg) ni s'éloigner des personnages et de leur moteur. Seul bémol, justement : j'aurais aimé, surtout pour un film de deux heures, que Scott nous en apprenne davantage sur ses personnages qui tous semblent jouer un rôle prédéterminé à l'avance dans un jeu de dupes. Cela reste un formidable spectacle.

bonus : l'explication du phénomène de "déjà vu" par les Monty Python en vo sous-titrée en espagnol ! !
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J'ai personnellement beaucoup aimé ce film, étant fan de science-fiction, et de Denzel Washington. J'aurais aimé une fin un peu plus originale, un coup de théatre, ou quelque chose de plus surprenant.J'avais bien aimé aussi le remake "un crime dans la tête" avec le même acteur. Rien de tel que le cinéma qui flirte avec la SF.
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