sir michael caine

Publié le par jeanphi

S'il n'a plus la même pugnacité que jadis Michael Caine demeure toujours l'un des derniers représentants d'une certaine classe cinématographique britannique.
Sir Michael – de son vrai nom Maurice Joseph Micklewight – Caine a toujours été cette autre version d'une Albion triomphante que la gloire internationale d'un certain Ecossais avait eu tendance à dissimuler.
Ainsi, lorsqu'après le succès de ZULU, Caine tourna dans THE ICPRESS FILE, Sean Connery avait déjà quatre Bond à son actif.
Et si il retrouva le rôle de Harry Palmer dans deux autres films (FUNERAL IN BERLIN et BILLION DOLLARS BRAIN), son aura ne dépassa guère les côtes britanniques à la grande différence du 007 de celui qu'il retrouva quelques années plus tard dans THE MAN WHO WOULD BE KING de John Huston.
Restent, dans les années 70, des succès isolés, comme ALFIE, GET CARTER ou THE ITALIAN JOB qui contribuèrent à donner à Michael Caine cette image mêlant décontraction, classe indéboulonnable, humour et efficacité : une sorte de mélange des deux héros de Amicalement vôtre !

Et puis, pas soudainement, mais nonchalament, Caine a pris de la bouteille, du ventre, et a commencé à tranquillement peaufiner un profil de type irremplaçable et indémodable : le limey aux cheveux blancs qui porte sur son visage le poids d'un passé lourd de secrets. Chacune de ses apparitions, même si elles ne sont pas toujours très importantes, sont néanmoins toujours denses et riches et apportent aux films un cachet qui, à tout le moins, est souvent un gage de qualité.

Je prendrai à ce titre deux exemples récents. En commençant par un troisième histoire d'introduire le premier.
Dans le BATMAN BEGINS de Christopher Nolan, Caine interprète, bien évidemment, Alfred Pennyworth, le majordome de Bruce Wayne (Christian Bale). Inutile de gloser longuement sur les vertus de son interprétation tant, du fait même du personnage, celui-ci n'incite pas aux débordements ; c'est juste qu'après ce film, il est impossible de ne pas penser à Caine en Alfred.

Du coup, il n'est pas surprenant de le retrouver aux côtés non de Christian Bale, pourtant à l'affiche aussi, mais de Hugh Jackman dans THE PRESTIGE, le dernier film de Christopher Nolan d'après un roman de Christopher Priest.
Il y joue à la fois le mentor, l'ami et le confident d'un magicien en proie à une obession (découvrir le secret du tour de son rival). Le film, magnifique, est une ode à la magie et à la science (ah ! la fée électricité) qui nous renvoie aux oeuvres de Welles et de Verne ; c'est aussi un véhicule sur mesures pour les talents de ces deux chiens fous que sont Bale et Jackman. On notera que les seconds rôles parviennent cependant à exister devant la caméra de Nolan. Et ce d'autant qu'ils ne sont pas moindres puisque outre Michael Caine on y aperçoit David Bowie, Andy Serkis, Scarlett Johanson (qui m'a déçu cependant, contrairement à la fragile Rebecca Hall qui joue Sarah) et sans oublier Roger Rees que tous les fans de The West Wing retrouveront avec délectation.

L'autre film qui m'a amené à considérer Caine sous un oeil différent est CHILDREN OF MEN de Alfonso Cuaron. Ce réalisateur mexicain, était jusque-là connu pour avoir, entre autres réalisé Y TU MAMA TAMBIEN ainsi qu'un des épisodes d'Harry Potter. Désormais il sera celui qui a réalisé le film d'anticipation le plus flippant, le mieux filmé (avec en particulier des plans séquences d'une composition inouïe), le mieux interprété (Clive Owen Julianne Moore, Chiwetel Ejiofor) et le mieux écrit qu'il soit. Le spectacle de cette Angleterre repliée sur elle-même et qui se meurt de son absence d'enfants et d'humanité me hante encore depuis. Mais CHILDREN OF MEN existe aussi grâce à des personnages comme celui joué par Michael Caine qui interprète un vieil hippie qui fait pousser de la marijuana qu'il vend à un des policiers qui surveille un camp de réfugiés.

Publié dans figures...

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J
Oscar > absolument !
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O
Sans oublier "le limier" ("Sleuth"), de l'excellent Mankiewicz, ou Caine et en plein duel avec Laurence Olivier (un autre "grand" anglais).
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