de la circularité du lundi...

Je me suis difficilement, car encore trop ensommeillé, extirpé de mon llt hier matin. Il faut dire aussi que la tranche du 5-7h de France Inter est curieuse : elle réveille tout comme elle ensuque en même temps, donnant envie de douche et de retour sous la couette juste après. Le moment que je préfère c'est lorsque l'animatrice appelle le réalisateur du film/documentaire/etc. qu'elle conseille pour la soirée. Je l'imagine, le pauvre, la tête en plein sommeil paradoxal, révisant des notes écrites la veille, nerveusement, conscient de l'enjeu commercial de sa prestation  matinale.

Hier, il s'agissait de Laurent Theissie, le réalisateur d'un documentaire sur Alain Souchon diffusé par France 3. Plus tard, dans cette journée qui n'en finissait pas, comme une autoroute sans péage, un collègue m'a demand ce qu'il y avait d'intéressant à voir à la télé et j'ai répondu un docu sur Souchon. Enfin, quand j'ai fini par quitter mon lycée à près de 20h, alors qu'il tombait de la neige fondue et que j'avais une terrible envie de douche brûlante, j'ai su que je regarderai le docu sur Souchon.

Pourquoi ? Je répondrai bien parce que, simplement. Parce que je tiens ça de ma mère, et que j'ai grandi en fredonnant que dans les poulaillers d'acajou y a un type bidon, carrément méchant qui danse la rumba dans l'air. Plus tard, bien plus tard, alors que je ne succombai pas à la foule sentimentale, ma soeur (miaou) retrouvai chez Souchon son enfance dans les cd, les concerts et l'hilarant site internet concocté par son fils. Je ne sais donc pas à qui je pensais en redécouvrant ce type qui porte si bien la fatigue de son âge, comme un bel automne à jamais ensoleillé ; était-ce à ma mère qui nous le mis dans l'oreille ? était-ce à ma soeur que j'imaginais pelotonnée sous un plaid, dans son canapé, les yeux mi-rieurs et mi-(sol)pleureurs ?

Ou était-ce tout simplement à mon enfance perdue, celle où je chantais que j'avais dix ans et que le monde me paraissait si grand ouvert devant moi ?