samedi de pluie

Publié le par jifi

On se lasserait presque de parler du temps qu'il fait si ceui-ci ne s'obstinait pas à défier la raison. Tenez, hier encore, il pleuvait comme la veille, comme le jour d'avant, comme si on expiait je ne sais quelle faute passée, présente ou à venir. Et puis Carole m'a appelé et n'en pouvant plus de son côté de son oisiveté confite dans l'humidité de son jardin, elle m'a proposé de passer pour qu'on aille se balader à la ville. Vous le savez, je suis plutôt casanier, alors me balader en ville un samedi après-midi, a fortiori lorsqu'il pleut, très peu pour moi ; mais je ne peux pas refuser grand' chose à Carole qui le sait. Eh oui. Et tant mieux pour moi car c'est aussi à cela que servent les amis. Nous sommes donc allés à Auxerre où, après bien des atermoiements liés au parquage de ma voiture, nous avons fini par rallier le mini-centre commercial du centre-ville pour nous gaver de bd et autres livres. Voici donc l'état de mes achats et lectures à venir.
A ce que je m'en souvienne, je n'ai lu que deux autres romans de Paul McAuley, à savoir Quatre cents milliards d'étoiles et Sable rouge, tous deux disponibles en poche chez J'ai Lu.
Du premier je n'ai gardé que le vague souvenir d'un roman de hard-science dense et complexe qui ne m'avait, du coup, que moyennement emballé.
En revanche, j'avais beaucoup apprécié la tonalité décalée du second qui en faisant de Mars une colonie chinoise sur laquelle, entre autres, les Américains n'étaient qu'une tribu en pleine déliquescence avait quelque chose d'assez réjouissant.

C'est peut-être pour cela, pour Mars, pour la couverture, pour l'éditeur, que j'ai aussitôt attrapé Une invasion martienne que j'attaquerai un de ces quatre et vous en reparlerai ensuite.
C'est par hasard, en remettant à l'endroit une pile de bd entassées à la va-comme-je-te-pousse que je suis tombé sur Shaolin Cowboy de Geoff Darrow. Imaginez que la pile ait été rangée normalement, dans le bas d'un rayon : je ne l'aurai sûrement pas vu et serait passé à côté de ce petit bijou !
Si vous ne connaissez pas Darrow sa biographie tient en peu de mots : né dans l'Iowa de Joye, il est le père de Bourbon Thret, du Big Guy, de Rusty le robot, l'auteur immortel de Hard Boiled et l'un des designers de l'univers de la trilogie MATRIX.
Sa folie, sa démesure, son sens du détail qui tue, sa passion pour Jacques Tati (certes absente de cet opus mais bon) et le cinéma japonais en font un des auteurs de bande-dessinée dont je ne me lasse jamais, (re)découvrant à chaque fois un petit quelque chose qui m'avait échappé les fois précédentes.
Je l'ai lu chez carole, après l'avoir ramenée, en buvant un café, afin de pouvoir lui laisser à lire. J'aurais bien le temps de le relire autant que je voudrais ensuite ! !
Ah ! oui, j'oublais : c'est le premier tome des aventures du Shaolin Cowboy : vivement la suite ! !
Est-il encore nécessaire de présenter Manu Larcenet ?

Il est, en ce qui me concerne, ce qui est arrivé de mieux à la bd française depuis Gotlib même si, en me relisant, j'aurais du mal à faire le lien entre les deux. Ou alors au niveau du rire.
Sauf que dans Le Combat ordinaire dont Planter des clous est le 4e et, je crois hélas, dernier chapitre, le rire n'est pas, et de loin, présent à chaque page. On est loin du Retour à la terre écrit par Ferri et plus proche des considérations personnelles de Larcenet qu'on retrouve dans ses albums parus chez les Rêveurs ou dans certains billets de son blog.
Larcenet est un humaniste, je ne sais pas s'il en est conscient mais chacun de ses albums m'oblige, moi, pessimiste invétéré, à reconsidérer mon regard sur les gens et le monde qui m'entoure.

Et puis, par exemple, plutôt que de perdre votre temps et votre argent à lire des bouquins écrits avecles pieds sur Sarkozy et Royal et leur campagne mémorable, je vous recommande au contraire la lecture de ce livre aussi désabusé que confiant dans l'avenir. Ah ! tiens, j'ai écrit livre.
Ce n'est que récemment que j'ai découvert l'univers halluciné de Paul Pope à travers la lecture de son 100%.
Il y a quelque chose de profondément dérangeant et d'inévitablement attachant dans son univers et ses personnages complètement barrés qui vous rendront immédiatement accros ou glisseront sur vous. C'est tout ou rien, et ce n'est pas si fréquent.
Alors quand j'ai découvert il y a peu, aussi, qu'il avait commis un album de Batman j'ai aussitôt planté des petits drapeaux à l'arrière de mon crâne comme dans une partie de démineur.

Et cet après-midi, alors que je venais de retourner le Darrow, qu'elle ne fut pas ma surprise de tomber sur Année 100 sa version déjantée et futuriste du dark knight...
Et pour finir, un autre Batman : Gotham County Line.

Ecrit par Steve Niles, l'auteur du graphic novel 30 jours de nuit qui vient juste d'être adapté au cinéma et mis en image par Scott Hampton, un de mes artistes préférés, il m'a happé sans hésitation; Je vous en dirai plus dès que je l'aurai lu.



nb : après avoir lu le Larcenet en début de soirée j'hésite à présent entre laisser mes Batman reposer au pied de mon lit afin de les faire durer un peu plus et retourner à Judas déchaîné, le tome 3 de L'étoile de Pandore d'Hamilton, ou bien craquer...
Ah ! que c'est bon d'avoir du choix devant soi...
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