the machinist...
Hier soir, jai vu THE MACHINIST, le film de Brad Anderson. Je me souviens de lexcitation épidermique que javais ressentie en en découvrant la bande-annonce américaine et la déception subséquente quand, à ma connaissance, le film était passé à travers une sortie en salle française. Heureusement, le dvd est là. Bon, en l'ocurrence, celui prêté par des amis, que je remercie parce que je leur dois une de mes meilleures soirées depuis longtemps. Pourquoi avais-je eu envie de voir THE MACHINIST dès les premières images ? Primo, un film dans lequel joue Christian Bale est, selon moi, un film qui mérite une chance même si, le plus souvent, cest une déception. Jai en mémoire, ainsi, les cas de AMERICAN PSYCHO, mais aussi LE RÈGNE DU FEU ou encore EQUILIBRIUM qui, pour des raisons différentes sont des ratages dans lesquels Christian Bale parvient cependant à tirer son épingle du jeu par lintensité de son jeu et son indéniable présence. Secundo, un film pour lequel lacteur sest contraint à maigrir jusquà atteindre une cinquantaine de kilos pour se transformer en, comme le voulait le scénario de Scott Kosar, squelette ambulant ne peut quinterpeller. Par-delà la performance qui nest pas sans rappeler celle dun De Niro, il y a la volonté dun comédien surdoué, dincarner entièrement un personnage aussi déglingué que Trevor Reznik. |
Les autres raisons, si on met de côté lhistoire quil ne faut pas raconter pour laisser au spectateur tout le loisir de se construire ses hypothèses, de poursuivre, avec Reznik, sa quête pour la vérité sur lui et ceux qui lentourent, sont multiples. Je vois au moins trois de voir THE MACHINIST. Roque Baños qui a composé une musique très herrmannienne qui renforce cette impression de classicisme du film, comme si Hitchcock avait trente ans aujourdhui et faisait un thriller. Les autres comédiens, quil sagisse de Jennifer Jason Leigh, de Michael Ironside (jadore ce putain de type) ou Aitana Sánchez-Gijón, ils sont tous impeccables et réussissent à exister à côté de lécrasant présence du squelette ambulant. Enfin, il y a les décors du film tourné, pour des raisons financières, à Barcelone, par une équipe américano-espagnole. La photographie de Xavi Giménez est magnifique. Le trouble que lon ressent dès le début en se demandant dans quelle ville se situe laction, avant de se décider pour la Californie, demeure entier jusquau bout, contribuant à donner une dimension onirique au film. Sinon, pour enfoncer le clou, deux éléments qui me tracassent agréablement depuis hier soir : petit a, Brad Anderson a réalisé, sur un scénario de Scott Kosar, un remake de THE CRAZIES de George A. Romero et ça, cest une idée intéressante ; petit b, il y a cette réplique de Trevor Reznik qui, quand Maria lui demande pourquoi il vient tous les soirs boire un café à laéroport lui répond que le jour où il sera en fuite, cela lui permettra ensuite de senfuir en avion... Javais prévu de faire un texte dans lequel je vous aurais aussi parlé longuement de la prestation de Christian Bale dans le BATMAN BEGINS de Christopher Nolan. La coïncidence entre ces deux films était double : la présence de Bale tout dabord, mais aussi le fait que Nolan était aussi le réalisateur de MEMENTO, un film sur un personnage perdant la mémoire et se laissant des petits mots, comme Trevor Reznik le fait dans THE MACHINIST. Finalement, je ne développerai pas davantage en me contentant de rappeler que, même si je respecte les deux films réalisés par Tim Burton, BATMAN BEGINS est le seul film à rendre grâce au personnage créé par Bob Kane. ps : je vous conseille cependant la lecture du roman de Bret Easton Ellis qui, quoique nauséeuse, reste la meilleure illustration des cyniques années quatre-vingt. Par ailleurs, le fait que lacteur qui a joué Patrick Bateman à lécran soit aussi celui qui a interprété Batman, me laisse songeur... pps : pour ceux qui voudraient se faire une idée de la qualité de la musique de Roque Baños, allez là, là et là. |